LES FEMMES DE MILITAIRES N'ONT AUCUN DROITS
Pendant que les hommes se déploient dans la boue et la misère des champs de guerres et la vie débile de tuer ou de se faire tuer à tous moments; les femmes se démènent dans la solitude et l’instabilité.
Lucie Laliberté a tenté de faire reconnaître des droits pour ces femmes dont les besoins représentent une menace pour l’armée. C’est en risquant d’être arrêtée qu’elle a distribué des cartes pour un plan dentaire et revendiqué un régime de pensions et des garderies.
Un intervenant (militaire) du centre communautaire expliquait que, si une femme a besoin d’une gardienne d’urgence, elle doit justifier sa demande avec un avis écrit par un professionnel. Il déclare que ces situations surviennent parce que la femme ne s’est pas bien préparée, elle est négative, elle ne s’est pas ajustée.
Toujours blâmées, les femmes vivent dans l’abnégation en plus d’endurer l’inquiétude causée par la possibilité de la mort de leur conjoint.
L’armée réactualise un système coercitif, une accentuation des stéréotypes, le clivage femme/homme, la différence vie/mort. Pour contredire l’image du tueur associé au soldat, l’armée filme un militaire qui donne des pommes à un enfant ; il parade ailleurs pendant que ses enfants grandissent sans père. « En 24 ans, il a été absent 8 ans », constate l’une des mères.
Les autres victimes de cette existence de nomades, sans stabilité, à la merci des ordres militaires, sont les enfants auxquels Claire Corriveau consacrera son prochain documentaire : « L’égalité n’est pas encore atteinte pour les femmes. Et je veux montrer la réalité de ces enfants qui n’ont clairement pas choisi ce mode de vie-là. La violence familiale, qui est présente dans les communautés militaires, mais souvent cachée ». La réalisatrice résume ses intentions : « Raconter nos vies pour devenir visibles ».
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